FR – Imane Belguenani et Quentin van den Hove ont rendu visite à Interface3, un centre de formation qui accompagne depuis plus de 40 ans les femmes vers des métiers dans les domaines de l’informatique, de la technique et de la logistique. Avec plus de 350 participantes chaque année, c’est l’un des rares centres à se consacrer exclusivement aux femmes, tout en apportant des solutions concrètes à deux défis majeurs : la fracture numérique et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans les métiers techniques. « On peut dire qu’Interface3 s’adresse exclusivement aux femmes afin de favoriser leur inclusion dans les professions techniques. Peut-être que si tant de métiers techniques sont en pénurie, c’est justement parce que nous excluons, d’une certaine manière, 50 % de la population, les femmes », souligne Imane Belguenani.

Des résultats qui parlent d’eux-mêmes
Les chiffres sont éloquents : 50 % des participantes n’ont pas ou peu de diplôme reconnu, et pourtant, 70 % d’entre elles trouvent un emploi à la fin de leur parcours. Les formations sont intensives, pratiques et axées sur les métiers en pénurie. Du Javascript à la gestion de stock, Interface3 combine acquisition de compétences techniques, accompagnement personnalisé et confiance en soi.
Laure Lemaire, Jennifer Dejond et Sven De Ruyter d’Interface3 nous présentent les participantes. Pourquoi cette réorientation vers l’informatique ? « Je ne suis pas moins intelligente qu’une autre. Alors pourquoi pas ? » sourit Caroline. Briser les stéréotypes est le fil conducteur.

Une structure sous pression
Interface3 est une ASBL bénéficiant de subsides de projets, mais dépend aussi de plus en plus de partenariats avec des employeurs. Malheureusement, son fonctionnement est sous pression. Le financement des formations via le Digital Belgian Skills Fund, lancé à l’époque d’Alexander De Croo, s’est tari sous le gouvernement Arizona.
Les réformes fédérales prévues par Arizona sur les allocations de chômage risquent, en outre, d’exclure de nombreuses femmes de leur parcours de formation. Même en suivant une formation menant à un métier en pénurie, la participante perdrait son allocation.
Une partie de ce problème pourrait être compensée par davantage d’apprentissage en alternance, mais cette formule reste encore trop méconnue des entreprises et des pouvoirs publics. Au niveau bruxellois, Interface3 attend également davantage d’orientations ciblées de la part d’Actiris. Les femmes doivent aussi se voir proposer activement ces formations techniques et numériques.

Briser les clichés
« Interface3, c’est avant tout la lutte contre le cliché selon lequel les femmes n’ont pas leur place dans les métiers techniques », explique la députée bruxelloise Imane Belguenani. « Mais Interface3 ne le fait pas par du storytelling, elle le fait à travers des formations très concrètes. Il n’est jamais trop tard pour se reconvertir. »
Quentin van den Hove, lui-même IT manager, comprend la volonté du gouvernement Arizona de miser sur l’activation. « Mais ici, quand il s’agit de reconversion vers des métiers en pénurie, cette politique est contre-productive. Ces investissements rapportent, humainement et socialement. »
Open Vld Bruxelles poursuit ses visites Brusiness pour écouter le terrain. Interface3 n’est pas qu’une histoire de chiffres, c’est une histoire de vraies personnes, avec des ambitions réelles. Une histoire qu’il faut raconter, et soutenir.
Plus d’infos : https://interface3.be/fr

Klaasjan Creemers